Le moine en fuite n'échappe pas à son monastère

Description

Un écran reproduit précisément les mouvements des images qu’il contient : une accumulation de travellings latéraux issus de films divers. Les images impliquent le spectateur par les référents qu’elles évoquent, mais court-circuite le rapport entre l’espace filmique et l’espace réel par sa concordance. L’effet créé donne une impression d’un scanner sur l’invisible qui contient des personnages, prisonniers d’un cadre, en éternel aller-retour. Le spectateur plutôt qu’être assailli d’images à portée de main, dans ce contexte, doit suivre l’image du regard et se déplacer pour y avoir accès. Le regard cinématographique apparaît tel qu’il est, immuable et directif quant à ce qu’il montre. L’acte de tournage est reproduit sous la forme d’une lourde machine robotisée, illustrant l’une des mécaniques du cinéma dévoilée. Le réflexe mental qu’oblige la caméra mobile lors du visionnement de l’image animée est ici mis en évidence. Une lettre d’amour à un médium qui se cherche.

Une installation de Nicolas Turgeon

Nicolas a œuvré au sein du milieu cinématographique de plusieurs façons : festival de films, post-production, laboratoire film et projection 35mm. Après des études à Concordia et à l'Université de Montréal, il s’investit dans la création d’installations numériques. Il y évoque les limites perceptives du cinéma, tout en invoquant sa puissance intrinsèque, qui permet lui de résister aux altérations subies par ses multiples déclinaisons. De ce fait, il questionne la tendance des nouveaux médias intégrant l’image en mouvement à placer le spectateur en situation de co-auteur par l'immersion ou l'interaction. 

Entrée gratuite. Oeuvre accessible du 9 au 11 septembre de 12h à 23h.